Avec mon Papa.


Pap’à Noël, mon petit, quand tu auras fait la queue à la soupe populaire, dormie dans une voiture durant deux semaines en travaillant, tu m’écriras une lettre ?

J’aimerais un cadeau particulier : du travail. Je ne sais pas si tu peux comprendre, car sans cela, il n’y a aucun moyen de s’offrir des cadeaux. Faudrait un bocal à cornichon pour enfermer le system actuel. Tu voyage sans cesse, tu dois bien voir le monde d’en haut. Je ne suis qu’une infime personne, avec deux boules accrochées à mes oreilles, ça fait une jolie guirlande.

T’as  pas l’impression qu’on marche sur la tête vu de là-haut ?

On court en fait, pour survivre à des tas de bêtises : l’argent, la mutualisation des gens, le progrès,  la rentabilisation, les problèmes, les enfants, les factures… LE BONHEUR.

Ca se vend pas, ca se sollicite.

Tu me diras : « on est jamais content ». On est jamais que comptant.

Pap’à Noël, avec ta grande barbe, depuis le temps, t’as dû en faire des économies de rasoir.

Avec tes lunettes à la télévision, 3paires pour un tchin-tchin, : t’as dû en boire des apéros au chocolat chaud.

Nous, on veut du travail, ce serait ca notre bonheur à la maison, une vraie maison sans volant.

Avec un radiateur.

Avec du double-vitrage aussi.

Bisous


 

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