Avignon.

J'ai senti son parfum avant tout. Madame a la bouche ouverte. Monsieur est amoureux, il l'accompagne, veut lui faire plaisir car c'est bien la première fois qu'elle voit cela. Il l'a soutient. Elle ne voyait pas cette réalité : elle croyait que j'étais un décor. En fait, j'ai été trahi. Un infime souffle d'air m'a piqué l'oeil. J'ai pleuré. Cette timide goutte a glissé et ainsi madame a vu la vie. Elle a été bien étourdie. je la voyais parmi d'autres choses, dubitative dans un premier temps, puis émerveillée et éprise de cette découverte. fascinée de me voir exister et disparaître aussitôt. Puis laisser ce doute : prendre un espace et faire un voyage sans se déplacer. Elle a dit : "ho, c'est beau..." puis à la fin " J'ai passé un agréable moment : merci". Je ne peux pas lui dire combien sa voix était sincère, sensible, délicate et parfumée. je lui ai fait un clin d'oeil en guise de sourire. --------------------------------------- --------------------------------------- "Je te sens préoccupé. C'est comme si il y avait quelqu'un autour de toi sans cesse. Tu es malade. On peut aller voir la mer, la montagne aussi. Veux-tu?" Je ne bougeais pas : j'y étais depuis bien longtemps. J'aimais cet endroit depuis toujours. J'entendais des pas, je sentais le soleil, l'arbre pleurait en frottant ses branches sous le vent. Quelques fois, j'entendais mon coeur. Je m'endormais, bercée par mes sens. J'étais arrivée à la mer. Je me posais sur un bois mort, je regardais cet oiseau rose : sur une jambe il plongeait sa tête dans l'eau. Une goutte perlait le long de ma colonne vertébrale et je m'envolais. J'étais devenue un aigle? J'allais retrouver les cigales, le Palais des ombres de moi-même. L'obscurité est tellement lumineuse, éblouissante, l'espace du ciel est petit quant les fantômes passent. J'ai mal. Où déjà?

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