Bruxelles

Ca, c'est pour ceux qui n'ont jamais cru en moi, ou ceux qui préfèrent mes échecs, ou ceux qui parlent en mal dans mon dos, trafiquants colporteurs de mensonges, arrangeurs de vérité, voleurs d'idées, hypocrites, vicelards, jaloux, égoïstes, faux amis, méchants et cyniques. Cette année, je n'ouvre mes bras qu'aux gens bienveillants, aux conseils constructifs, aux coups de mains nécessaires, aux visites inattendues, aux coups de fil sincères, même si c'est juste pour me demander 'quoi de neuf ?'. À la vérité, à la grâce, à la pureté d'esprit, à l'amitié, à l'amour, aux moments précieux. Tchin ! Vous voulez des confettis, ramassez-les ici.
Le pays du bon chocolat, des frites, Chez Flo : les artistes y sont de passages mais vous verrez des numéros extraordinaires. Dalida y vient, Madonna aussi, le sosie de Patricia Kaas ne chante pas mais elle danse avec des tétons pointus (sans y mettre de glace dessus), si je l'assure : je l'ai vu ; il y a Chochonet qui danse autour de Nina Hagen et Brigitte Bardot vient la semaine prochaine. Ca fait rêver non?
Si un rêve devient réalité, la réalité est un rêve. Si une réalité devient un rêve, la réalité peu devenir un cauchemar? Alors, on rêve. Les yeux ouverts parce-qu'on ne peut pas dormir. Les yeux clos aussi pour ne pas voir la réalité. On éteint la lumière à l'intérieur de soi pour y découvrir une parcelle de celui-ci ou celle-là. On allume le plafonnier de l'autre pièce, celle qu'on aimerait bien voir. On entend des bruits, la radio qui bidouille un air qu'on ne connait pas et pourtant... il sonne bien cet air bidon. On retourne au salon, on ouvre la porte, on voit la voisine et la directrice en train de dire qu'il faut bien se téléphoner de temps en temps. Une balle de ping-pong rebondie. Un citron pressé se glisse dans la baignoire rose, c'est beau, c'est frais, j'ai froid d'un coup.
 Je tourne, rata-tourne, me pose sur toi, je t'étouffe, tu me pousses pas et du coup : j'ai chaud. Je me mets en boule le long de ton dos. Je suis bien comme ca. Pas toi, du coup : tu tournes. Tu m'enveloppes comme une lettre que tu lis pas, dis pas. Demain est un autre jour et j'aimerais bien savoir si demain, c'est déjà pas maintenant. Maintenant, là, que c'est dit, c'est presque fait : le réveil sonne, je regarde les deux aiguilles : 6HOO. Déjà? T'es où? T'as jamais été là, pas plus que moi. Revenons à nous. La lumière passe par le volet, un filet. Il s'étale sur le mur : une grande ligne. Pas envie de dormir. Non, je tourne, je pense, je rata-tourne, je réfléchis, je...
Je pense à son cul. Et en fait, j'avais toujours regardé ses mains! Fines, expressives quant elles parlent, des longues phalanges, des ongles larges ; elles avaient l'air entreprenantes, douces sans aucuns doutes. Quant il fumait une blonde, je regardais. Il soufflait et je suivais sa main qui s'éloignait de sa bouche.
 Mais là, son cul devant, gros plan, premier plan, c'est bandant. Ben quoi : une fille sa bande aussi! Et donc, me voilà à épier son derrière. Et je pense bien après, à un exercice d'articulation : mais pourquoi Pépita m'épies-tu? C'est piteux de m'épier! de mes pieds... Non : de m'épier pourrais-tu te passer? Mais pourquoi dans les bois Pépita..." Mais pourquoi, oui tiens! Il a pas un super fessier, j'en ai vu des rebondis, musclés, épilés, moulés dans un futal... Il me plait. Il a le tee-shirt légèrement remonté et laisse apparaître le bas des reins. Ha j'adore quant il y a les trous sur les deux extrémités de la colonne. La marque du sacrum. Terrible comment j'aime voir ce truc. J'ai pensé à un chorégraphe qui disait "Lili, si un jour tu vois ces trous là... Tu pourras te dire que c'est un avantage de bien onduler avec... Toi, tu n'as pas ceci : tu n'as rien. T'es cambrée, fais attention à tes lombaires."


Mr beau cul d'un coup, il est face à moi, il me sort de mon fantasme de sacrum, enfin : du plan cul et me demande : "Lina, tu aurais une cigarette?
"Du tabac.
"Ha oui, j'ai oublié les miennes : tu m'en roule une?
Oui mon amour, tout ce que tu veux je pense. J'aurais préféré un câlin, Tu veux une cloppe : n'en parlons plus. Ca roule.
"t'es gentille." Oui, c'est le problème. Quant un mec qui te fait rêver une seconde te dit : "t'es gentille", c'est que tu l'intéresses pas du tout. Mais pourquoi, dans les bois...
Ils sont partis : jeunes, trop jeunes. L’alcool, la maladie, les problèmes d’identité, la solitude ou les excès ont violemment joués de leurs vies. Il n’en reste plus que quelques photos, de vieux souvenirs.
Perdre un ami est toujours une douleur, il nous manque. Y à que la mort qui fait cette délivrance dans leurs états finals.  On ne saura jamais derrière ce masque de faux-cils, de paillettes et de fards, le choix de leurs actes face à vous. 
Un choix de vie : la scène avant tout. Il était chouette ce type, je me rappelle plus son nom, ni son prénom, enfin son pseudo. Il était toujours derrière les lumières, avec des fils, des jacks, des rouleaux de rallonges et quelques fois en haut de l'échelle. Un soir de grand spectacle, il m'avait dit : "tu es très belle Lili." en se croisant dans le couloir de l'autre côté.
C’est un monde où l’on ne dévoile pas sa vie.
C’est peut-être pour cela qu’on part avant les autres de la vie.




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