Dans les rues
Boulevard. Avenue de la Gare.
Les gens, une pute de luxe, un type en vélo, je sais pas où tu es... je cherche. Un vélo blanc, un tee-shirt d'une marque de whisky. Je te vois pas. Tu m'as dit : je suis devant, je t'attend. Moi aussi.
Un type me demande "vous auriez un euro pour payer mon billet?" "ha non." J'ai une tête a avoir du fric moi, on ne demande qu'à moi, je l'ai souvent remarqué ça. Bon, je rentre dans les réservations, y à un vélo. Jaune.
Pas là le gars.
Je sais pas comment tu es : t'as l'air sympa. Très. On marche ensemble, enfin presque. Je te fais passer par là, c'est chouette les raccourcis, j'en connais pleins. Et puis ici, c'est vert. Besoin de campagne, de forêt, d'arbres. Quant je pense à tous ces livres qu'on épluche... ces litres d'encre marine qu'on utilise. La rétine des pupilles qui se débine. Les fautes de frappes qui tapent pas comme un coup de poing avec un gant de boxe. Les mots qu'on comprends pas et qu'on oublie de noter pour regarder le sens exact. Les mauvaises couvertures qui font froid. L'odeur d'un livre : ce que je choisis toujours quant j'en cherche lentement un qui me conviendrait. Le dernier que j'ai lu m'a fait chialer du début à la fin.
Avenue. J'en peux plus.
Le bruit, l'odeur, mes pieds, le dos, fait chaud.
Tout au bout, il y à le bistrot ; non, j'ai arrêté. Je n'y vais que par obligation. Ou alors si il y a du jazz. Ca sert à rien le jazz, surtout dans un café. Faut écouter, ça joue à fond : ils s'embrouillent pas les types avec leurs notes de musiques ; parce-qu'ils s'écoutent quant ils jouent.
Rue. Y'en a presque plus. Des petites. Des routes de charrettes. Même en poussette, c'est étroit. Quant tu penses qu'ici c'était une avenue, avec des commerçants, des écoles, des chevaux, des gens. Maintenant, il n'y a plus rien. de temps en temps, une femme jette un sceau par la fenêtre... Tu peux marcher dans une crotte aussi.
Non mais, la gare, j'aime bien. Les trains surtout. Ca me rappelle tous ces voyages. Ces notes. Les plans. Les journaux. J'en ai lu, pfiou... dix heures de train, ça occupe. Sinon, faut dormir avec le bruit (et j't'emmènes, et j't'emménes...etc) souvent, dans le train c'est le monde qu'on trouve sur un siège.
La culture des fois c'est grave.
Les gens, une pute de luxe, un type en vélo, je sais pas où tu es... je cherche. Un vélo blanc, un tee-shirt d'une marque de whisky. Je te vois pas. Tu m'as dit : je suis devant, je t'attend. Moi aussi.
Un type me demande "vous auriez un euro pour payer mon billet?" "ha non." J'ai une tête a avoir du fric moi, on ne demande qu'à moi, je l'ai souvent remarqué ça. Bon, je rentre dans les réservations, y à un vélo. Jaune.
Pas là le gars.
Je sais pas comment tu es : t'as l'air sympa. Très. On marche ensemble, enfin presque. Je te fais passer par là, c'est chouette les raccourcis, j'en connais pleins. Et puis ici, c'est vert. Besoin de campagne, de forêt, d'arbres. Quant je pense à tous ces livres qu'on épluche... ces litres d'encre marine qu'on utilise. La rétine des pupilles qui se débine. Les fautes de frappes qui tapent pas comme un coup de poing avec un gant de boxe. Les mots qu'on comprends pas et qu'on oublie de noter pour regarder le sens exact. Les mauvaises couvertures qui font froid. L'odeur d'un livre : ce que je choisis toujours quant j'en cherche lentement un qui me conviendrait. Le dernier que j'ai lu m'a fait chialer du début à la fin.
Avenue. J'en peux plus.
Le bruit, l'odeur, mes pieds, le dos, fait chaud.
Tout au bout, il y à le bistrot ; non, j'ai arrêté. Je n'y vais que par obligation. Ou alors si il y a du jazz. Ca sert à rien le jazz, surtout dans un café. Faut écouter, ça joue à fond : ils s'embrouillent pas les types avec leurs notes de musiques ; parce-qu'ils s'écoutent quant ils jouent.
Rue. Y'en a presque plus. Des petites. Des routes de charrettes. Même en poussette, c'est étroit. Quant tu penses qu'ici c'était une avenue, avec des commerçants, des écoles, des chevaux, des gens. Maintenant, il n'y a plus rien. de temps en temps, une femme jette un sceau par la fenêtre... Tu peux marcher dans une crotte aussi.
Non mais, la gare, j'aime bien. Les trains surtout. Ca me rappelle tous ces voyages. Ces notes. Les plans. Les journaux. J'en ai lu, pfiou... dix heures de train, ça occupe. Sinon, faut dormir avec le bruit (et j't'emmènes, et j't'emménes...etc) souvent, dans le train c'est le monde qu'on trouve sur un siège.
La culture des fois c'est grave.
Le réveil
marque 88 :88.
L’électricité
a pété un plomb. On ne se lève pas aujourd’hui. On regarde le monde.
Depuis
toujours, on me dit c’est la crise. Nous sommes des enfants de la crise.
On n’a pas
de boulot, on s’inscrit sur pôle gla-gla, ce cher marchand du travail qui nous
dit : tapez 1, tapez 2, tapez 3… tapez. Le 08, appel surtaxé suivant le
coup de votre opérateur. Et pour ne plus écouter ce message tapez étoile.
Tapez !
Sinon tapez
sur un ordinateur quand on n’a pas d’argent pour en acheter un, même à crédit _
comme tous. Où le crédit remplace le crédit. Tapez le code magique.
Devant le
collège, une gamine parle devant son écran tactile portable à 299,99euro. Sans
forfait. Si jamais il tombe au sol... C’est la crise de nerfs.
On ne se
parle plus, on se sms et du coup : on ne comprend pas.
« Tu es
venue hier »
Euh… c’est
une question? Où pourrait-on me voir si je n’y suis pas allée?
C’est les
35H du métro, boulot, dodo.
Le pouvoir
d’achat est en baisse, on baise le logement, on bise par Skype, on boude en
bus, on bouge au super marché hyper, on passe à la télé par sms, on pousse
partout et on pisse en l’air.
On espère
positiver au carrefour, on gifi rien aujourd’hui, on est cool, lol.
Vive
l’Europe et ses batailles. Tous ces militaires engagés qui vont crevés,
Français pour tirer, Européens pour se planquer. Les fonctionnaires sont les
plus défavorisés ; ne voyez-vous pas que s’ils s’arrêtent de travailler,
ils n’ont droit à rien ? Les pauvres. C’est pour ça qu’il faut vérifier s’ils
ont bien fait leurs boulots : ils ne sont pas motivés. Ils n’ont pas envie
de bosser. Faut passer derrière.
Enfin,
restons à la campagne avec Martine. Sa vache n’est plus folle, ouf.
Du coup, on
bouchonne ailleurs : les routes regorgent d’embouteillage, du co-voiturage
au taxi de nuit, des agriculteurs aux routiers internationaux, du smicard au
big boss, même les plus vieux des métiers du monde se trouvent au bord de la
route.
On est bien
obliger d’avancer si l’on veut s’en sortir. Sortir du lot. Un filet garni pour
une retraite à 88,88 ans.
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